EXTRAIT
CHAPITRE 1
— Ze n’y arrive pas ! Ze n’y arrive pas ! Laissez-moi entrer !
— Ce n’est pourtant pas compliqué. Il suffit juste de dire Jujuba Otetoidla, et la porte s’ouvre. Fais un effort !
— Zuzuba Otetoidla ! Zuzuba…
— Dommage. Une autre fois peut-être. Tu comprends bien que je ne peux pas te laisser passer si tu es incapable de prononcer le sortilège correctement. Il y a des règles à respecter quand même ! Va vite te trouver un autre abri, j’ai l’impression que l’orage redouble. Ah ! Oui ! J’oubliais. La nuit va bientôt tomber et il paraît qu’il y a des requins-dragons dans les parages. Fais attention à toi ! Au revoir Rutabaga !
Amédée le Chauve referme la petite ouverture grillagée aménagée au milieu de l’énorme porte en bois du château. Rutabaga a beau tambouriner, crier, hurler ; il ne revient pas, englouti dans les profondeurs du manoir.
Elle est toute seule au milieu de la tempête qui se déchaîne.
Soudain, un froissement d’ailes immenses la fait se retourner. À travers le rideau de pluie, deux yeux rouges la regardent fixement…
— Ahhhh !
Son cri se perd dans les bourrasques de vent tandis qu’elle descend à une vitesse vertigineuse en piqué sur son balai. Mais où trouver refuge ? Soudain un éclair illumine la nuit. Une ouverture apparaît au milieu des rochers, juste un peu plus bas.
— Sauvée !
Rutabaga s’engouffre dans cette cachette miraculeuse en espérant que ce ne soit pas la grotte d’un dragon, d’un crapaud géant ou d’une autre créature terrifiante. Elle atterrit brutalement sur le sol et se cogne la tête sur un rocher mis là exprès pour lui faire du mal.
— Aïe !
La sorcière frotte son crâne endolori, regarde autour d’elle, stupéfaite. Ce n’est pas la caverne d’un dragon mais sa chambre ! Personne ne la poursuit, son oncle Amédée n’est pas là. Tout ça n’était qu’un cauchemar.
Extrait régi par les droits de la propriété intellectuelle.
Toute copie même partielle est interdite.